Il se produit actuellement une déconnexion étrange dans le comportement des consommateurs. Malgré un pessimisme généralisé concernant l'économie, les gens continuent de dépenser. Cela semble contradictoire, n'est-ce pas ?

La psychologie derrière cela mérite d'être analysée. Oui, les enquêtes de sentiment montrent que les consommateurs sont anxieux à propos de l'inflation, des taux d'intérêt et de la sécurité de l'emploi. Mais les modèles de dépenses réels racontent une histoire différente. Les données des cartes de crédit restent élevées. Les ventes au détail continuent d'augmenter. Les gens réservent toujours des vacances, achètent des appareils électroniques, améliorent leur maison.

Alors, qu'est-ce qui se passe ? Une partie de la réponse réside dans la résilience — l'emploi reste relativement solide dans de nombreux secteurs, ce qui met de l'argent dans les poches des gens même si leur confiance est ébranlée. Un autre facteur est l'inertie comportementale ; les habitudes de dépense ne changent pas du jour au lendemain même lorsque l'état d'esprit évolue. Certains consommateurs puisent également dans leurs économies ou comptent davantage sur le crédit, empruntant essentiellement contre leur confiance future.

Cet écart entre sentiment et action est crucial pour les traders qui surveillent les cycles macroéconomiques. Lorsque la psychologie des consommateurs finit par rattraper leur comportement — ou vice versa — c'est souvent à ce moment-là que l'on observe des changements importants sur le marché. D'ici là, nous sommes coincés dans cette zone intermédiaire où la morosité et la dépense coexistent.