Rétrospective sur le cycle de 30 ans du marché boursier japonais : les enseignements d'investissement du Nikkei 225, du creux historique à la percée historique

L’indice Nikkei 225 est un baromètre de la vitalité économique du Japon. Cet indice, composé des 225 meilleures entreprises cotées au Japon, résume l’évolution de l’économie japonaise sur plus de trente ans, de ses hauts et ses bas. Depuis le sommet de 38 957,44 points en 1989, en passant par le creux de 7 000 points en 2009, jusqu’à son retour en 2024 au-dessus de la barre des 40 000 points, chaque tournant du Nikkei raconte une histoire économique profonde.

L’évolution de la valorisation boursière japonaise : de la moyenne des actions à l’indice contemporain

L’ancêtre du Nikkei 225 s’appelait « Moyenne des prix corrigée de la TSE » et a été créé en septembre 1950. À cette époque, l’économie japonaise venait tout juste de commencer sa reconstruction après la guerre. Cet indice comprenait 225 sociétés cotées sur le premier marché de la Bourse de Tokyo, servant à mesurer la tendance générale du marché boursier. Ce n’est qu’à partir du 1er mai 1985 qu’il a été officiellement rebaptisé « Nikkei Heikin Kabuka », c’est-à-dire l’actuel indice Nikkei 225.

Les composants de cet indice incluent des leaders de l’automobile comme Toyota, Honda, Nissan, des géants de l’électronique tels Sony, Panasonic, ainsi que des entreprises de premier plan dans divers secteurs comme Kao, Shiseido, SoftBank. Ils représentent les piliers de l’économie japonaise, et leur performance boursière reflète directement le pouls économique du pays.

En septembre 1986, la Singapore International Financial Exchange a lancé le contrat à terme sur le Nikkei 225, marquant une étape importante dans l’internationalisation de la bourse japonaise et un jalon dans l’histoire de cet indice.

Les quatre grands cycles du marché japonais : prospérité, effondrement, stagnation et reprise

L’ère de la folie du capital (avant 1989)

À la fin des années 1980, l’économie japonaise était à son apogée. La Banque du Japon avait mis en œuvre une politique monétaire ultra-accommodante, injectant une quantité massive de liquidités dans le système financier, avec des taux d’intérêt proches de zéro. Cette abondance de capitaux a alimenté une vague d’investissements sans précédent, notamment dans l’immobilier et la technologie, avec une spéculation devenue frénétique.

La forte croissance économique, la position de leader mondial dans la fabrication, et la vigueur du secteur exportateur ont renforcé l’optimisme des investisseurs. Le 29 décembre 1989, le Nikkei 225 a atteint un sommet historique de 38 957,44 points. À cette époque, le PER global du marché tokyoïte atteignait environ 58, ce qui signifiait que de nombreuses entreprises, même déficitaires ou à faible profit, avaient une capitalisation boursière énorme, illustrant un marché déconnecté de ses fondamentaux.

Les trente années perdues (années 1990 à 2000)

Après l’éclatement de la bulle, le Nikkei 225 a entamé une longue phase de déclin. Entre 1990 et 1992, l’indice a chuté de plus de 70 %. Bien qu’il ait rebondi par la suite, la tendance générale est restée faible. La crise Internet de 2000 a aussi secoué les marchés mondiaux, et le Nikkei 225 a brièvement touché 8 000 points en 2003.

La crise financière mondiale de 2008 a de nouveau frappé durement le marché japonais. En 2009, le Nikkei 225 a touché un creux historique à 7 000 points. Techniquement, ce point bas n’a pas beaucoup été enfoncé par rapport à 2003, indiquant un support solide autour de 7 000 points, mais fondamentalement, l’économie japonaise restait lourdement endettée suite à l’éclatement de la bulle, ce qui rendait difficile une reprise durable.

Le marché haussier de l’« Abenomics » (après 2012)

Depuis 2012, la situation a commencé à changer. Le gouvernement japonais a lancé une série de réformes comprenant une politique monétaire accommodante, des mesures de relance fiscale et des réformes structurelles, regroupées sous le nom d’« Abenomics ». Sous l’impulsion de ces politiques, le Nikkei 225 a entamé une tendance haussière durable, redonnant vie au marché.

La percée post-pandémie (après 2020)

La pandémie de COVID-19 a causé un choc majeur sur les marchés financiers mondiaux, mais le marché japonais a montré une résilience remarquable. Après la crise, le marché s’est rapidement redressé, clôturant à 39 098,68 points le 22 février 2024, dépassant enfin le sommet d’il y a 30 ans. En 2024, le Nikkei 225 a franchi la barre des 40 000 points en seulement deux mois, avec une hausse d’environ 20 %.

La valorisation actuelle des actions japonaises : un attrait renouvelé

Comparé à il y a 30 ans, le niveau d’évaluation actuel du marché japonais est beaucoup plus sain. Aujourd’hui, le PER global des sociétés cotées au Japon tourne autour de 14, bien en dessous des près de 20 du S&P 500 américain. De nombreuses entreprises japonaises ont même des cours inférieurs à leur valeur comptable, ce qui indique que le marché n’a pas encore pleinement reconnu leur valeur.

Plusieurs facteurs expliquent cette différence de valorisation. D’abord, la déflation persistante qui a longtemps pesé sur l’économie japonaise s’est améliorée. La politique de taux négatifs de la Banque centrale du Japon a enfin porté ses fruits : en janvier 2024, le taux d’inflation a atteint 2,2 %, en hausse continue depuis 22 mois, dépassant l’objectif de 2 %. Avec l’augmentation de l’inflation, le rendement de l’épargne des ménages et des entreprises a diminué, poussant beaucoup de capitaux à revenir sur le marché boursier.

Ensuite, l’afflux de capitaux étrangers s’accélère. Le célèbre investisseur Warren Buffett a visité le Japon à plusieurs reprises en 2023 et a massivement augmenté ses positions en actions japonaises, ce qui a stimulé l’intérêt des capitaux mondiaux pour le marché japonais. Cette vague d’investissements étrangers témoigne d’une redécouverte de la valeur du marché japonais par les investisseurs internationaux.

Troisièmement, le gouvernement japonais pousse à réduire les pratiques obsolètes de détention croisée d’actions, ce qui attirera davantage d’investisseurs étrangers recherchant une gouvernance claire.

Analyse technique : ajustements à court terme et potentiel à long terme

Selon les indicateurs techniques comme le RSI et le MACD, la performance du Nikkei 225 à la mi-mars 2024 montre un RSI(14) de 72,80, proche de la zone de surachat à 75, ce qui suggère qu’une correction à court terme pourrait se produire. Le MACD indique également un ralentissement potentiel de la tendance haussière. Il est donc prudent pour les investisseurs de rester vigilants et de prévoir des prises de bénéfices.

Cependant, à long terme, cette correction n’est qu’une phase de consolidation avant une nouvelle hausse. Si le PER du Nikkei 225 se rétablit à 17, il pourrait atteindre environ 48 000 points, soit une hausse d’environ 20 % par rapport à la situation actuelle. Avec l’amélioration des fondamentaux économiques japonais et l’afflux continu de capitaux internationaux, cet objectif n’est pas hors de portée.

Raisons clés d’investir dans le marché japonais

Diversification des risques : Le Nikkei 225 couvre plusieurs secteurs comme l’automobile, l’électronique, la finance, la consommation, rendant la volatilité d’une seule action ou secteur moins impactante sur l’indice global, comparé à l’achat d’actions individuelles.

Coût efficace : En tant que produit indiciel passif, il bénéficie de frais de gestion bien inférieurs à ceux des fonds actifs, offrant un avantage en termes de coûts à long terme.

Choix rationnel dans la tendance : Il est difficile pour les investisseurs particuliers de battre le marché, mais ils peuvent suivre la tendance en achetant des indices, stratégie recommandée par les professionnels.

Opportunités de levier : En utilisant des contrats à différence (CFD) sur le Nikkei 225, les investisseurs peuvent mobiliser moins de capital pour des gains plus importants, ce qui convient aux traders actifs avec une tolérance au risque.

Stratégie d’investissement pour le marché japonais en 2024

Pour le second semestre, la Banque du Japon a clairement signalé une hausse des taux d’intérêt, mettant fin à l’ère des taux négatifs. Cela obligera les investisseurs à abandonner l’idée de conserver leur capital en cash pour préserver sa valeur, et à orienter leurs actifs vers le marché boursier pour de meilleurs rendements. La réforme de la gouvernance des entreprises et l’afflux de capitaux étrangers renforcent encore le potentiel de croissance du Nikkei 225.

Étant donné que les indicateurs techniques à court terme montrent une surchauffe, il est conseillé aux investisseurs de :

  • Observer ou réduire leurs positions à court terme, en attendant une correction
  • Constituer des positions par tranches près des niveaux de support
  • Définir des seuils de prise de bénéfices pour sécuriser leurs gains
  • Surveiller l’évolution des taux d’intérêt de la BoJ et les résultats des entreprises pour ajuster leur stratégie

Après 30 ans de stagnation, cette percée du marché japonais marque le début d’une ère nouvelle. Saisissez cette opportunité, mais restez rationnels — c’est la bonne attitude pour participer à cette vague de croissance.

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