Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a lancé une bombe à Montréal : toute stablecoin circulant au Canada doit être indexée 1:1 sur la monnaie centrale, entièrement soutenue par des actifs liquides de haute qualité tels que des bons du Trésor et des obligations d’État, et doit offrir un mécanisme de sortie sans frais et instantané. Ces standards dépassent largement la pratique actuelle des principales stablecoins comme USDT, USDC, etc., et montrent que le Canada est en train de construire le firewall de stablecoin le plus strict au monde.
Les trois lignes de défense pour la souveraineté monétaire
La position ferme de la Banque du Canada sur les stablecoins est en réalité une bataille pour la souveraineté monétaire. La déclaration de Macklem révèle trois revendications fondamentales, qui dépassent largement le cadre de la simple régulation financière.
La première ligne de défense concerne la limitation stricte des réserves. « La stablecoin doit être soutenue par des actifs liquides de haute qualité, afin de pouvoir toujours être échangée contre de l’argent liquide à la valeur nominale. » Macklem précise que cela signifie que les réserves doivent être composées d’instruments soutenus par le gouvernement, tels que des bons du Trésor et des obligations d’État, pouvant être vendus rapidement sans subir de pertes importantes. Ces standards impactent directement le modèle commercial actuel des émetteurs de stablecoins.
Prenons l’exemple de Tether (USDT), dont la composition des réserves est longtemps restée opaque, bien qu’elle affirme être soutenue par des actifs en dollars, la proportion et la qualité de ces actifs étant toujours remises en question. Circle (USDC), bien que plus transparent, détient également dans ses réserves des actifs à risque plus élevé comme des billets de trésorerie et des obligations d’entreprise. La norme de la Banque du Canada exige 100 % de réserves en obligations d’État, ce qui réduira considérablement la marge de profit des émetteurs de stablecoins.
La deuxième ligne de défense concerne la convivialité du mécanisme de rachat. Macklem insiste sur le fait que l’émetteur doit divulguer intégralement les conditions de rachat de la stablecoin, y compris le délai et tout frais éventuel. « Nous voulons que la stablecoin devienne une monnaie de qualité, comme les billets ou les dépôts bancaires. » Cette exigence, apparemment simple, est en réalité très difficile à réaliser. La majorité des stablecoins actuels ont des processus de rachat complexes, nécessitant souvent une vérification KYC, une validation de compte bancaire, avec des délais allant de quelques heures à plusieurs jours, et peuvent facturer des frais. L’exigence d’un rachat instantané sans frais obligera les émetteurs à repenser entièrement leur système opérationnel.
Les trois lois d’or de la régulation des stablecoins par la Banque du Canada
1:1 avec la monnaie centrale : Doit être équivalent au dollar canadien, sans discount ni prime
100 % de réserves en obligations d’État : Actifs liquides tels que bons du Trésor et obligations d’État, excluant billets de trésorerie et obligations d’entreprise
Rachat instantané sans frais : Échange au pair à tout moment, sans frais ni limite de temps
La troisième ligne de défense concerne la transparence et la divulgation d’informations. Il ne s’agit pas seulement d’une exigence technique, mais aussi de la base de la confiance. Avant d’utiliser la token pour des paiements, les consommateurs et entreprises doivent savoir précisément ce qu’ils achètent. Une telle transparence est rarement observée chez les émetteurs de stablecoins, la opacité de Tether étant depuis longtemps un point de controverse majeur.
La menace souveraine à la mondialisation des stablecoins en dollars
L’urgence de la Banque du Canada ne vient pas de nulle part, mais découle d’une inquiétude profonde face à la mondialisation des stablecoins en dollars. Avec l’augmentation du volume de stablecoins en dollars en circulation mondiale, les décideurs d’autres pays commencent à s’inquiéter de la souveraineté monétaire. Si les utilisateurs locaux utilisent par défaut des dollars numériques étrangers dans leurs transactions quotidiennes, cela pose trois menaces.
Premièrement, l’affaiblissement de l’efficacité de la transmission de la politique monétaire. Lorsque les Canadiens paient avec USDT ou USDC, l’impact des ajustements de taux de la Banque du Canada sera considérablement réduit. L’efficacité de la politique monétaire dépend de la proportion de la monnaie nationale en circulation dans l’économie ; si une grande partie des transactions se déplace vers des stablecoins en dollars, la capacité de la banque centrale à réguler sera neutralisée.
Deuxièmement, la perte de contrôle sur les données financières. Les données de transaction des stablecoins sont détenues par les émetteurs, et non par les régulateurs financiers canadiens. Cette fuite de données rendra difficile pour la Banque du Canada d’évaluer précisément la situation économique et d’élaborer des politiques, comme si elle tâtonnait dans l’obscurité.
Troisièmement, la externalisation des risques pour la stabilité financière. Si un stablecoin en dollars largement utilisé fait face à une ruée ou à un effondrement (par exemple, l’événement SVB de 2023 ayant brièvement déconnecté USDC), le système de paiement et le marché financier canadiens seront impactés, mais la Banque du Canada ne pourra pas intervenir ou sauver comme elle le ferait pour une banque nationale.
C’est pourquoi Macklem se positionne comme pragmatique plutôt que promoteur. « La Banque du Canada n’a pas l’obligation d’encourager ou d’interdire l’utilisation des stablecoins. Son rôle est de s’assurer que, si les Canadiens et les entreprises canadiennes veulent utiliser des stablecoins, ceux-ci restent effectivement stables. » Cette déclaration maintient la liberté de choix du marché tout en justifiant une régulation stricte.
L’échéance de 2026 et la modernisation du système de paiement
Le ministère des Finances indique qu’en 2024, une réglementation sur les stablecoins sera lancée, et que la Banque du Canada jouera un rôle de régulateur. Ce calendrier n’est pas arbitraire, mais étroitement lié à la modernisation globale du système de paiement canadien. Macklem souligne qu’avec la modernisation des infrastructures canadiennes, notamment le système de règlement instantané, davantage d’innovations sont attendues d’ici 2026.
L’ouverture bancaire est un autre pilier. Macklem indique que la Banque du Canada s’engage à mettre en œuvre l’ouverture bancaire, permettant aux clients de comparer plus facilement les services et de changer de banque. La régulation des stablecoins fait partie intégrante de ces réformes, visant à maintenir la vitalité de l’innovation financière tout en assurant la sécurité du système et la souveraineté monétaire.
La pression internationale, notamment la loi américaine GENIUS, qui offre un cadre plus clair pour les stablecoins en dollars, accélère cette dynamique. Les partisans pensent que cela pourrait accélérer leur adoption. Si le Canada ne met pas en place rapidement sa propre régulation, il risque de prendre du retard dans cette course à la monnaie numérique.
Cependant, une régulation trop stricte pourrait avoir l’effet inverse. L’exigence de 100 % de réserves en obligations d’État et de rachat instantané sans frais pourrait rendre la création de stablecoins au Canada non rentable. Si les principaux émetteurs choisissent de quitter le marché canadien, cela pourrait pousser les utilisateurs vers des plateformes offshore moins régulées, ce qui finirait par nuire à l’efficacité de la régulation.
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La Banque du Canada lance une bombe ! Les réserves de stablecoins doivent être entièrement adossées à des obligations d'État pour passer le test
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a lancé une bombe à Montréal : toute stablecoin circulant au Canada doit être indexée 1:1 sur la monnaie centrale, entièrement soutenue par des actifs liquides de haute qualité tels que des bons du Trésor et des obligations d’État, et doit offrir un mécanisme de sortie sans frais et instantané. Ces standards dépassent largement la pratique actuelle des principales stablecoins comme USDT, USDC, etc., et montrent que le Canada est en train de construire le firewall de stablecoin le plus strict au monde.
Les trois lignes de défense pour la souveraineté monétaire
La position ferme de la Banque du Canada sur les stablecoins est en réalité une bataille pour la souveraineté monétaire. La déclaration de Macklem révèle trois revendications fondamentales, qui dépassent largement le cadre de la simple régulation financière.
La première ligne de défense concerne la limitation stricte des réserves. « La stablecoin doit être soutenue par des actifs liquides de haute qualité, afin de pouvoir toujours être échangée contre de l’argent liquide à la valeur nominale. » Macklem précise que cela signifie que les réserves doivent être composées d’instruments soutenus par le gouvernement, tels que des bons du Trésor et des obligations d’État, pouvant être vendus rapidement sans subir de pertes importantes. Ces standards impactent directement le modèle commercial actuel des émetteurs de stablecoins.
Prenons l’exemple de Tether (USDT), dont la composition des réserves est longtemps restée opaque, bien qu’elle affirme être soutenue par des actifs en dollars, la proportion et la qualité de ces actifs étant toujours remises en question. Circle (USDC), bien que plus transparent, détient également dans ses réserves des actifs à risque plus élevé comme des billets de trésorerie et des obligations d’entreprise. La norme de la Banque du Canada exige 100 % de réserves en obligations d’État, ce qui réduira considérablement la marge de profit des émetteurs de stablecoins.
La deuxième ligne de défense concerne la convivialité du mécanisme de rachat. Macklem insiste sur le fait que l’émetteur doit divulguer intégralement les conditions de rachat de la stablecoin, y compris le délai et tout frais éventuel. « Nous voulons que la stablecoin devienne une monnaie de qualité, comme les billets ou les dépôts bancaires. » Cette exigence, apparemment simple, est en réalité très difficile à réaliser. La majorité des stablecoins actuels ont des processus de rachat complexes, nécessitant souvent une vérification KYC, une validation de compte bancaire, avec des délais allant de quelques heures à plusieurs jours, et peuvent facturer des frais. L’exigence d’un rachat instantané sans frais obligera les émetteurs à repenser entièrement leur système opérationnel.
Les trois lois d’or de la régulation des stablecoins par la Banque du Canada
1:1 avec la monnaie centrale : Doit être équivalent au dollar canadien, sans discount ni prime
100 % de réserves en obligations d’État : Actifs liquides tels que bons du Trésor et obligations d’État, excluant billets de trésorerie et obligations d’entreprise
Rachat instantané sans frais : Échange au pair à tout moment, sans frais ni limite de temps
La troisième ligne de défense concerne la transparence et la divulgation d’informations. Il ne s’agit pas seulement d’une exigence technique, mais aussi de la base de la confiance. Avant d’utiliser la token pour des paiements, les consommateurs et entreprises doivent savoir précisément ce qu’ils achètent. Une telle transparence est rarement observée chez les émetteurs de stablecoins, la opacité de Tether étant depuis longtemps un point de controverse majeur.
La menace souveraine à la mondialisation des stablecoins en dollars
L’urgence de la Banque du Canada ne vient pas de nulle part, mais découle d’une inquiétude profonde face à la mondialisation des stablecoins en dollars. Avec l’augmentation du volume de stablecoins en dollars en circulation mondiale, les décideurs d’autres pays commencent à s’inquiéter de la souveraineté monétaire. Si les utilisateurs locaux utilisent par défaut des dollars numériques étrangers dans leurs transactions quotidiennes, cela pose trois menaces.
Premièrement, l’affaiblissement de l’efficacité de la transmission de la politique monétaire. Lorsque les Canadiens paient avec USDT ou USDC, l’impact des ajustements de taux de la Banque du Canada sera considérablement réduit. L’efficacité de la politique monétaire dépend de la proportion de la monnaie nationale en circulation dans l’économie ; si une grande partie des transactions se déplace vers des stablecoins en dollars, la capacité de la banque centrale à réguler sera neutralisée.
Deuxièmement, la perte de contrôle sur les données financières. Les données de transaction des stablecoins sont détenues par les émetteurs, et non par les régulateurs financiers canadiens. Cette fuite de données rendra difficile pour la Banque du Canada d’évaluer précisément la situation économique et d’élaborer des politiques, comme si elle tâtonnait dans l’obscurité.
Troisièmement, la externalisation des risques pour la stabilité financière. Si un stablecoin en dollars largement utilisé fait face à une ruée ou à un effondrement (par exemple, l’événement SVB de 2023 ayant brièvement déconnecté USDC), le système de paiement et le marché financier canadiens seront impactés, mais la Banque du Canada ne pourra pas intervenir ou sauver comme elle le ferait pour une banque nationale.
C’est pourquoi Macklem se positionne comme pragmatique plutôt que promoteur. « La Banque du Canada n’a pas l’obligation d’encourager ou d’interdire l’utilisation des stablecoins. Son rôle est de s’assurer que, si les Canadiens et les entreprises canadiennes veulent utiliser des stablecoins, ceux-ci restent effectivement stables. » Cette déclaration maintient la liberté de choix du marché tout en justifiant une régulation stricte.
L’échéance de 2026 et la modernisation du système de paiement
Le ministère des Finances indique qu’en 2024, une réglementation sur les stablecoins sera lancée, et que la Banque du Canada jouera un rôle de régulateur. Ce calendrier n’est pas arbitraire, mais étroitement lié à la modernisation globale du système de paiement canadien. Macklem souligne qu’avec la modernisation des infrastructures canadiennes, notamment le système de règlement instantané, davantage d’innovations sont attendues d’ici 2026.
L’ouverture bancaire est un autre pilier. Macklem indique que la Banque du Canada s’engage à mettre en œuvre l’ouverture bancaire, permettant aux clients de comparer plus facilement les services et de changer de banque. La régulation des stablecoins fait partie intégrante de ces réformes, visant à maintenir la vitalité de l’innovation financière tout en assurant la sécurité du système et la souveraineté monétaire.
La pression internationale, notamment la loi américaine GENIUS, qui offre un cadre plus clair pour les stablecoins en dollars, accélère cette dynamique. Les partisans pensent que cela pourrait accélérer leur adoption. Si le Canada ne met pas en place rapidement sa propre régulation, il risque de prendre du retard dans cette course à la monnaie numérique.
Cependant, une régulation trop stricte pourrait avoir l’effet inverse. L’exigence de 100 % de réserves en obligations d’État et de rachat instantané sans frais pourrait rendre la création de stablecoins au Canada non rentable. Si les principaux émetteurs choisissent de quitter le marché canadien, cela pourrait pousser les utilisateurs vers des plateformes offshore moins régulées, ce qui finirait par nuire à l’efficacité de la régulation.